Revue de presse : René Regaudie, 37 ans de vie publique


À 79 ans, il est décédé mardi. Maire de 1989 à cette année, l’élu aura marqué de son empreinte son passage à la tête de la  commune. Il sera inhumé demain.

On le revoit encore, ce 9 juillet 2018, perché sur une pelleteuse au milieu du balai des premiers engins de chantier sur le futur site de la zone Oasis 3. Comme un champion brandissant son trophée, René Regaudie montrait ses deux mains qui symbolisaient le chiffre 10, soit le temps qui se sera écoulé entre le dépôt du permis d’aménager et le début des travaux. Cette zone, c’était son bébé, son grand combat, comme l’avait été celui de la déviation de Pusey dans les années 1990. Plusieurs de ses conseillers municipaux avaient d’ailleurs milité pour que la rue principale de cette nouvelle zone commerciale porte son nom, mais il avait refusé.
Quelques mois plus tard, le mardi 6 novembre, en compagnie de l’aménageur, hardi, truelle à la main, il posait la première pierre. « Notre adversaire le plus dangereux, c’est internet », martelait-il en direction de ceux qui l’accusaient de vouloir dépouiller le centre-ville de Vesoul.
Comme Jacques Chirac, René Regaudie était né en Corrèze et vouait une passion sans borne pour l’ancien chef d’État. « Il était l’un des seuls qui a aimé profondément les Français », ous confiait-il lors de sa disparition.
René Regaudie aimait lui aussi les autres et notamment ses concitoyens, comme en témoignent ses trente-sept années d’engagement dans la vie publique. Arrivé à Pusey en 1970, entré au conseil municipal de Pusey en 1983, l’ancien directeur de la coopérative ovine en est devenu le maire le 17 mars 1989. En mars, il avait quitté la vie publique.
Durant ses années de mandat, il a aménagé six lotissements et mis en place les équipements indispensables, école, accueil périscolaire, micro-crèche, salles polyvalentes, cabinets médicaux, médiathèque et équipements sportifs et de loisirs.
En septembre 2016, lors de la remise de la médaille régionale, départementale et communale échelon vermeil par la préfète Marie-Françoise Lecaillon, sa première adjointe, Marie-Christine Monnot, avait décrit « un véritable capitaine d’équipe », mais aussi « un bâtisseur qui a su faire prospérer la commune ».
Pusey, qui comptait 912 habitants en 1990, en recense aujourd’hui 1.500. Avec René Regaudie, la parole donnée prévalait sur les contrats qu’il faut désormais passer pour se préserver de tout volte-face.
Les personnes qui l’ont côtoyé ont sans doute une anecdote à raconter. « Avec lui, vous allez beaucoup apprendre », avait conseillé Pierre Chantelat, président du Conseil régional, à Frédérick Henning, actuel maire de Pesmes, ex-premier adjoint à Pusey (1995-2001). « On s’est parfois accrochés, mais on a toujours été copains », complète Robert Mitton, ancien commerçant.
Vice-président de la communauté d’agglomération de Vesoul en charge du développement économique durant la dernière mandature, René Regaudie était aussi premier vice-président du service départemental d’incendie et de secours et vice-président du centre de gestion et de la fonction publique et président du syndicat des eaux de Pusey. Son engagement était sans faille. En mars, comme il l’avait annoncé plusieurs mois auparavant, René Regaudie n’a pas brigué un sixième mandat.
Ses obsèques seront célébrées demain, vendredi. Son corps repose aux pompes funèbres Didier, espace de la Motte à Vesoul. Il sera inhumé au cimetière de Pusey. Deux registres de condoléances sont ouverts à la Maison des associations, rue du Breuil à Pusey, à partir de ce jeudi de 9 h à 19 h et jusqu’à dimanche.
À sa famille, notre hebdomadaire adresse ses sincères condoléances.
PHILIPPE COMBROUSSE

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