Revue de presse : Mitton de père en fille,une aventure de quarante ans
Fabricant et négociant de meubles et mobilier, cette entreprise familiale, implantée à Pusey, a su évoluer au fil des années.
Du haut de ses un an, Sacha est un petit bonhomme qui fait le bonheur de ses parents, grands-parents et arrière-grands-parents. Pourquoi ne pas imaginer qu'un jour, il reprenne les rênes des Meubles Mitton.
Robert, 76 ans, qui a porté sur les fonts baptismaux cette entreprise, en rêve secrètement. Il ne s'écoule pas une journée sans qu'il pousse encore la porte de son bébé.
"On est parti de rien", se souvient son épouse. L'ancien cheminot affecté au dépôt de Vesoul, qui complétait ses fins de mois en travaillant aux meubles Marichial, s'est lancé en ouvrant son premier magasin au 16, rue Gustave-Courtoy à Pusey en 1980. "Mon premier client a été le facteur qui était venu acheter un lit", se rappelle-t-il parfaitement.
Deux ans plus tard, un peu à l'étroit, il rachète une ancienne ferme route de Charmoille, qu'il transforme en atelier et magasin. Cette année 1982 est aussi marquée par l'arrivée de Corinne Mitton aux côtés de son père, qui gérera le magasin du centre du village spécialisé dans la vente de canapés.
Et dire que M. Bussi, son maître d'apprentissage au boulevard à Vesoul, lui avait prédit qu'elle reprendrait un magasin de chaussures ! L'histoire est ainsi faite.
En 1989, l'entreprise familiale poursuit son développement avec la création de RMC, zone de l'Oasis 1 qui sera tenu par Bruno Abel, mari de Corinne. Mais la vie n'a pas toujours été un long fleuve tranquille. Trois semaines après l'ouverture, sous l'effet d'un vent violent, le toit du magasin s'envole "comme un couvercle de boîte de sardines". 1995, c'est un incendie qui ravage la ferme. Tout est à reconstruire. "Durant cette épreuve, on a été soutenu par nos clients", se souvient Corinne qui, depuis 2004, année du départ à la retraite de son père, est aux commandes de l'entreprise où travaillent sept personnes. Certaines y sont présentes depuis de nombreuses années, ce qu'il leur vaudra d'ailleurs de se voir remettre prochainement des médailles du travail échelon argent, vermeil ou or !
Avec un magasin, un atelier de fabrication et un atelier de décapage, les meubles Mitton ont su se tailler une solide réputation qui dépasse largement les frontières du département. Depuis 2017, toute l'activité a été recentralisée dans l'ancienne ferme de deux étages avec ascenseur où sont exposés de nombreux modèles.
"Depuis le déconfinement, l'activité a repris", constate Corinne Abel-Mitton, dont les deux enfants, Jennnifer, 28 ans, et Julien, 24 ans, se sont, pour l'heure, tournés vers d'autres horizons. Mais rien n'est jamais définitivement gravé dans le... bois !
Retrouvez l'article de La Presse de Vesoul du jeudi 29 octobre 2020 par ce lien...