Revue de presse : Les éleveurs défendent leur viande
Les Jeunes agriculteurs de Haute-Saône se sont invités ce mardi midi dans des restaurants de Vesoul et Pusey. Ils voulaient vérifier l’origine de la viande servie dans deux enseignes nationales.
Deux restaurants, deux ambiances différentes…
Une dizaine de représentants des Jeunes agriculteurs de Haute-Saône (JA 70) ont fait irruption mardi midi au Courtepaille de Vesoul puis au Buffalo Grill de Pusey. S’ils ont pu échanger avec la directrice de la première enseigne, le dialogue a été beaucoup plus tendu au Buffalo.
L’objectif de l’opération : contrôler la provenance des viandes servies dans les deux enseignes. En octobre dernier, la Fédération nationale bovine avait écrit à 36 des principaux acteurs de la restauration hors domicile (RHD) afin de connaître l’origine de la viande qu’ils commercialisent. Après une relance en décembre, 20 destinataires sur les 36 (dont Courtepaille et Buffalo Grill) n’ont pas répondu à cette demande. Résultat : les agriculteurs ont tenté d’aller chercher eux-mêmes les informations.
Les gendarmes alertés
« Si on constate que la viande ne vient pas de France, on essaiera de sensibiliser les restaurateurs, de défendre notre système d’élevage, très encadré par rapport à ce qui se passe ailleurs », expliquait Justine Grangeot, vice-présidente des JA 70, avant de pousser la porte des restaurants.
La première étape s’est passée comme prévu. Chez Courtepaille, malgré la gêne occasionnée en plein service, la directrice Isabelle Melisse a joué le jeu. Comme un écriteau l’atteste à l’entrée du restaurant, elle a expliqué qu’une partie de la viande vendue sur place était produite en France, le reste dans l’Union européenne. « C’est le siège qui gère les arrivages, je ne peux rien faire à mon niveau », a expliqué la responsable, promettant de faire remonter le message des agriculteurs en interne. La directrice n’avait pris ses fonctions que lundi : baptême du feu réussi !
La deuxième étape, au Buffalo Grill de Pusey, a été moins constructive. Les Jeunes agriculteurs ont dû se contenter de l’affichage réglementaire, qui stipule là aussi que la viande de boeuf provient de France et d’autres pays de l’Union européenne (Italie, Pays-Bas, Danemark, Belgique). Les manifestants ont donc distribué des tracts aux clients : « Le restaurant qui vous accueille ne veut pas communiquer sur l’origine de sa viande », peut-on y lire.
À la sortie du restaurant, surprise : les gendarmes avaient été alertés, semble-t-il par l’enseigne. Ils n’ont pu que constater que le mouvement, non-violent, avait déjà pris fin.
Guillaume MINAUX
Voir l'article de L'Est Républicain du mercredi 20 février 2019...
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