Revue de presse : La sentinelle de l'hippodrome

À Coulevon, la société des courses hippiques est en plein préparatif avant samedi. Au sein du noyau dur d’irréductibles, Henry Létondal, le plus fidèle bénévole depuis 1990.


On compte trois hippodromes éphémères en France. L’un d’eux est à Coulevon et prendra vie ce samedi pour la 18e édition des courses hippiques (lire par ailleurs).
Depuis près d’une semaine, une équipe de fidèles s’active dans le champ qui longe la RD118 pour lui donner vie. Trois semi-remorques de matériel à décharger et installer pour former la fameuse piste de 1.200 m. Un sacré chantier pour un paquet d’heures de travail. « Quand j’entends certains jockeys se plaindre, je leur dis d’admirer plutôt le travail qui a été fait ici ! », tacle Henry Létondal.

Le commissaire qui n’aimait pas parier

Le retraité n’est pas du genre à « se laisser aboyer dessus ». Investi depuis 1990 dans la société de courses hippiques de HauteSaône, il est aujourd’hui le plus « ancien » bénévole. Ses collègues le taquinent gentiment sur son caractère « vif »… « C’est vrai que quand quelque chose me dérange, je le fais toujours savoir », admet l’ancien prof de maths.
Personne ne lui en tient vraiment rigueur, car en plus d’être là chaque année pour monter l’hippodrome, Henry répond présent le jour J. « Je suis l’un des commissaires des courses. Je suis posté au départ, et m’assure qu’il n’y ait pas de problème, pas de triche ou de faux départ. »
Henry a intégré la société à un moment charnière de l’association. L’hippodrome, jusque-là installé au Sabot, allait quitter pour un temps le département. « À l’époque, le président cherchait à rajeunir un peu l’équipe. » Son rôle de sentinelle au départ des courses ne lui laisse guère le temps de profiter de l’événement, mais le plaisir d’Henry est ailleurs…
« Je ne parie presque jamais, je ne suis pas joueur. » Inutile de lui demander des tuyaux entre deux courses ! Même si certains parieurs ont tout de même tenté leur chance…
Cet habitant de Pusey est passionné par les chevaux depuis plusieurs dizaines d’années. « J’ai attrapé un virus dont je n’ai jamais guéri. Une fois qu’on approche ces bêtes là, on ne les quitte plus… Il y a quelque chose chez les chevaux qu’on ne retrouve chez aucun autre animal. » Il a acquis son premier cheval en 1978. Puis il s’est mis à dresser des poulains, et a eu jusqu’à six chevaux. Aujourd’hui, il ne lui reste plus qu’une ponette. « J’ai perdu mon dernier cheval en février. C’était un Frison. Il s’appelait Rakker, ça veut dire Voyou en hollandais. Et bien il m’a quitté comme un voyou, brutalement, à l’âge de 11 ans seulement », raconte le bénévole, un peu ému. Il ignore encore s’il reprendra un cheval. C’est peutêtre ses petitesfilles, à qui il a transmis son « virus », qui le convaincront de franchir le pas. Quand il sera prêt.
Laurie MARSOT

Voir l'article de L'Est Républicain du jeudi 25 août 2016...

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