Revue de presse : La maison de son enfance sera démolie

La maison située entre la résidence étudiante et l’Intermarché de la Vaugine sera démolie d’ici peu. Ce qui ravive le souvenir de l’hôtelrestaurant « Le Relais 19 » qui jouissait d’une belle fréquentation avant sa fermeture en 1995.


Au fur et à mesure des constructions, des arbres ont été plantés pour masquer et pour limiter les nuisances.
Le panneau annonçant la démolition a été posé depuis deux semaines. Photos Dominique ROQUELET

Dur d’imaginer que la maison de son enfance va être démolie. Kelly Walter savait qu’un jour ou l’autre il en serait ainsi de la maison de ses grands-parents. Elle est aujourd’hui à l’abri de grands arbres, à proximité immédiate de la résidence étudiante dont l’une a longtemps abrité l’hôtel-restaurant « Le Relais 19 ». Un établissement que Jacques et Janine Walter avaient créé en 1968. Après y avoir résidé dans un premier temps, le couple fait construire une grande maison juste à côté.
Depuis que ses grands-parents ont quitté le pavillon en 2014, Kelly Walter, 32 ans, n’aime guère revenir là. Jeudi pourtant, elle s’est armée de courage, pour rechercher les photos qui lui rappellent tant de souvenirs teintés de gastronomie (lire ci-contre).
Aujourd’hui enseignante en restauration au lycée Lumière de Luxeuil, Kelly Walter évoque ces années où ses parents, elle et sa soeur occupaient quatre des 26 chambres de l’hôtel. Jusqu’en 1995, date à laquelle ses parents sont partis en Provence d’où est originaire sa maman.
Il l’a entretenue seul jusqu’à 80 ans
« Mon grand-père a bien tenté de vendre cet établissement en tant que tel mais les expropriations du fait du tracé de la 2x2 voies vers Port-sur-Saône avaient refroidi d’éventuels acquéreurs. Il avait donc fini par vendre l’hôtel pour y faire des logements étudiants », relate Kelly.
À l’époque il n’y avait aucune construction aux alentours, seule la maison Mougin qui, elle, a été détruite tout récemment et la maison derrière « Le Clou d’or », indique-telle.
C’est avec le coeur serré qu’elle jette un oeil à la propriété à travers les grilles de l’entrée. Elle y voit le sapin bleu, planté à sa naissance, la cabane des chiens. Elle imagine la piscine qui avait été rénovée.
« Mon grand-père a entretenu sa propriété quasiment seul jusqu’en 2010 alors qu’il avait 80 ans. Son jardin, c’était sa fierté. Il avait un petit tracteur. Il passait ses journées dessus. Lorsque je suis revenue dans la région en 2008, je l’ai aidé. Ma grand-mère, elle, s’occupait des fleurs, prenait soin de ses vieux rosiers. Elle faisait de la confiture de groseilles ». Des souvenirs qui se bousculent dans la tête de Kelly Walter. Et les fêtes de Noël, les anniversaires et autres, passés dans cette maison…
« Je n’ai pas le coeur à dire à mon grand-père que sa maison va être détruite. Il chérissait tellement son jardin, chaque arbre. J’appréhende de savoir ce qui va se construire à la place. J’espère que pour sa vie entière dédiée à la gastronomie et à l’artisanat, il n’y aura pas d’autre fast-food. »
Catherine HENRY

Rien de défini pour l’instant

La maison Walter a été rachetée par Daniel Prunier, PDG des centres Leclerc de Lure et de Pusey.
Le permis de démolir a été accordé. La démolition pourrait se faire « assez rapidement », dit-il mais sans plus de précision.
Pour l’heure, M. Prunier ne sait pas encore quelle destination il donnera à ce terrain. Il a plusieurs idées en tête. Il lui faut encore travailler sur la question.

Une page de la gastronomie vésulienne qui s’est tournée

Plus de 20 ans après sa fermeture, souligne Kelly Walter, « lesgens me parlent encore de l’hôtel, du restaurant, des plats que  cuisinait mon père. Comme son assiette de la mer, son vacherin aux six parfums ou son délice au chocolat avec lequel il a d’ailleurs gagné le championnat de France du dessert en 1981 ».
Après ses études dans une école hôtelière en Alsace, il avait repris le restaurant du Relais 19 au côté de son père qui gérait quant à lui la partie hôtel.
À l’époque, l’établissement comptait une dizaine d’employés ainsi que des apprentis (dont les frères Martinez à la tête aujourd’hui d’un commerce de primeurs à Noidans-lès-Vesoul) qui avaient des logements à disposition dans la grande maison Walter appelée à disparaître.
Pierre Walter, 61 ans, tient aujourd’hui le « Vanille Café » à Maussane-les-Alpilles. Un établissement de tapas à la française avec des coquilles saint-jacques, du foie gras et autres. En utilisant toujours des produits de Franche-Comté, grillottines et autre comté, souligne sa fille. Son délice au chocolat fait toujours partie de sa carte.
Pas un hasard si Pierre Walter a voulu rejoindre la Provence. C’est au Baux-de-Provence qu’il avait rencontré sa future épouse à « L’Oustau de Baumanière » où travaillaient également ses futurs beaux-parents _comme chef pâtissier et serveuse_. Lesquels vivent désormais à Maussane-les-Alpilles tout comme Jacques Walter, aujourd’hui âgé de 88 ans qui a perdu son épouse quelque temps après avoir quitté Vesoul.C.H.

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