Revue de presse : Après Oasis 3, le centre-ville retient son souffle
Presque deux mois après l’ouverture des premières cellules d‘Oasis 3 à Pusey, le ressenti est à la baisse, sur le front de la fréquentation, au centre-ville. Si les commerçants vésuliens disent ne pas trop souffrir pour l’heure de ce concentré d’enseignes en périphérie mais restent dans l’expectative d’ici Noël.
Tous n’ont pas la même analyse lorsqu’ils regardent vers Pusey, et sa nouvelle zone commerciale. Mais un constat semble bel et bien rassembler les commerçants du centre-ville de Vesoul : une certaine baisse de fréquentation dans les principales rues achalandées de Vesoul. Interrogés sur l’impact ressenti, près de deux mois après l’ouverture des premières boutiques d’Oasis 3, les commerçants du centre-ville qui ont accepté de nous répondre constatent que les promeneurs désertent leurs rues.
Certains évoquent l’attrait de la nouveauté en périphérie, mais tous n’établissent pas de lien direct avec Oasis 3. Globalement, tous se disent pour l’heure épargnés, avec une fréquentation en magasin qui, elle, ne baisse pas. « Rien à signaler d’alarmant côté chiffres », commente ainsi Caroline, responsable d’un magasin de prêt-à-porter pour femme, rue Georges-Genoux. « Je pense que nous n’avons pas la même clientèle ici et làbas », commente-t-on dans un autre magasin de vêtements de la même rue.
« Nous n’avons plus de gros chariots »
Un statu quo dans lequel ne se retrouve pourtant pas le directeur de Monoprix, rue Paul-Morel : « Ici, nous sommes touchés », témoigne sans ambages Arnaud Pelte. « Et pour en avoir discuté avec plusieurs commerçants voisins, j’ai déjà dit mon étonnement en les entendant. Ici, le phénomène a commencé avant l’ouverture d’Oasis 3 mais je pense que la nouvelle zone l’a amplifié. Notre clientèle fidèle constituée des employés de bureau, des personnes âgées etc. est toujours là, mais nous n’avons plus de gros chariots de courses. Et avec Oasis 3, ce sont en outre deux cellules voisines qui se sont vidées (N.D.L.R. : les enseignes Patrick Bréal et Cache-Cache ont déménagé dans la nouvelle zone) ».
Magasins vides
Cette question des cellules vides, en revanche, est soulevée par l’ensemble des commerçants interrogés. « Je trouve qu’il y a beaucoup de locaux vides en ce moment. C’est plutôt ça qui m’inquiète », reprend ainsi Caroline. « Cela n’incite pas les gens à se déplacer au centre- ville », appuie la responsable d’une parfumerie de la rue Paul-Morel.
Rue Georges-Genoux, Catherine Colliard, patronne de la boutique Carré Blanc, se veut plus optimiste : « Ces nouvelles enseignes peuvent inciter les gens à rester sur Vesoul, plutôt que de partir à Besançon ou Montbéliard. Il manquait certaines choses à Vesoul », analyse la commerçante. « Bien sûr, certains magasins de centreville dont l’offre est proche de ce qui vient de se créer à Pusey seront
touchés, mais je pense que sur le long terme, ça peut être positif. Je me dis que cela va ramener des gens sur le centre-ville, qui viendront chez nous pour compléter leurs achats, ou ne serait-ce que pour manger en ville. »
Mais elle prévient : « A nous aussi de ne pas nous endormir. Il faut nous renouveler, faire en sorte d’attirer le client. Dans ma boutique, j’ai anticipé l’ouverture d’Oasis 3 en changeant mon mobilier, en revoyant complètement mon merchandising ».
Pour la responsable de la parfumerie, l’heure est encore à l’observation : « Je pense qu’on pourra tirer un bilan plus objectif des effets d’Oasis 3 au moment des fêtes de fin d’année. L’indicateur, il sera plutôt là ».
Laurie MARSOT
Voir l'article de L'Est Républicain du samedi 28 septembre 2019...
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