Les cloches de Pâques
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Joyeuses Pâques confinées !
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Bernard Pinot nous fais partager ses souvenirs des Pâques de son enfance.
Selon la tradition de l’Église catholique, les cloches sont réduites au silence, en signe de deuil, à partir du jeudi saint. Comme chacun le sait, elles partent alors à Rome pour y recevoir la bénédiction papale et ne reviennent que le jour de Pâques.
A Pusey, comme dans beaucoup de villages, on palliait leur absence avec les crécelles. La crécelle est un petit instrument à percussion en bois, fait d’un moulinet denté qui frappe une languette souple en tournant.
Pour prévenir les fidèles des horaires des offices religieux, les enfants parcouraient les rues en actionnant ces engins. À certains endroits, ils s’arrêtaient pour scander avec force les trois temps des préparatifs de la messe : « à l’office, à l’office, voilà l’premier », puis, plus tard « à l’office, à l’office, voilà l’deuxième », et enfin « à l’office, à l’office, voilà l’dernier ». Alors, les portes des maisons s’ouvraient et les habitants donnaient quelques bonbons ou dragées aux gamins avant de se rendre à l’église.
Les cloches s’envolent toujours vers Rome, mais la tradition des crécelles a disparu dans les limbes de la modernité. À leur retour, elles dispersent sur les balcons ou dans les jardins, des œufs, des poules et des lapins en chocolat pour récompenser les enfants sages. Depuis l’Antiquité, l’œuf est le symbole de la germination, du renouveau ; il exprime maintenant la vie nouvelle inaugurée par la résurrection de Jésus, saluée par la sonnerie des cloches.
Pâques, la solennité la plus importante de l’Église catholique, se fête le premier dimanche qui suit la première lune du printemps. Cette célébration faisait date pour les enfants d’hier, car les vacances scolaires englobaient systématiquement le jour et le lendemain de la fête, avant que la France ne fût divisée en zones pour favoriser les activités touristiques.