Le Monument aux Morts
Les commémorations du centenaire de la Première Guerre Mondiale vont débuter. A cette occasion, Bernard Pinot nous conte l'histoire du Monument aux morts de Pusey témoin de la 1ère guerre mondiale...
La guerre de 14-18, la « Grande Guerre », fut la plus meurtrière de l’histoire. La France déplora 1,4 million de morts sur 40 millions d’habitants. Presque toutes les familles furent touchées.
Dès la fin du conflit, chaque ville, chaque village se fit un devoir de pérenniser le souvenir de ses enfants tombés au champ d’honneur.
Après la guerre franco-prussienne de 1870 déjà, des stèles ou des monuments furent élevés dans certaines agglomérations à la gloire des hommes tués au combat ; c’est le cas à Vesoul. Entre 1920 et 1925 grosso modo, chaque commune de France, dans un grand élan général, reprit cette idée et érigea un monument aux morts de la guerre qui venait de se terminer.
Généralement en forme d’obélisque, les cénotaphes, financés par des subventions de l’État, des municipalités et par souscriptions publiques, ont pris place dans un espace symbolique. Celui de Pusey fut édifié en 1923 dans la cour du bâtiment républicain qui regroupait la mairie et les écoles.
Un poilu grandeur nature, fièrement campé dans son uniforme de combat, portant bandes molletières, casque et fusil Lebel, terrassait l’aigle allemand renversé. Son attitude résolue, calme et sereine fait honneur à l’armée française et à la France. La palme de la victoire, la couronne de laurier et la sobre épitaphe « AUX MORTS » invitent au respect et au recueillement.
Les noms en lettres d’or des dix-neuf enfants du village broyés dans la tourmente témoignent du lourd tribut payé par les familles amputées de l’un des leurs.
Comme la « Der des Der » n’était hélas qu’une illusion de perspective, la « Première Guerre mondiale » fut suivie de la « seconde ». (Puisse cette dernière ne jamais devenir la deuxième…)
En 1940, au lendemain de l’invasion, les Allemands firent disparaître l’aigle terrassé dont on devine encore la trace sous les pieds du poilu.
Au terme des combats, la liste des « Morts pour la France » s’est allongée. Cinq autres enfants du pays ont laissé leur vie sur les champs de bataille. Leurs noms sont gravés aux côtés de ceux de leurs aînés pour être unis dans le même souvenir des soldats morts pour notre liberté.
Dans le cadre de la rénovation nécessaire du centre village, le monument a été déplacé en 2003. Sa place actuelle, en recul par rapport à la route, se prête mieux au bon déroulement des manifestations patriotiques.
Les cérémonies officielles, du 8 mai et du 11 novembre notamment, doivent rester des temps forts de la reconnaissance que nous devons à ces jeunes gens sacrifiés à la fleur de l’âge. La participation des enfants scolarisés est de bon augure pour la perpétuation du « devoir d’histoire » qui s’impose à nous.
Bernard Pinot